Entretien avec Amandine et Kwamé : Un Parcours Vers la Parentalité

Aujourd'hui, nous avons le plaisir de discuter avec Amandine et Kwamé (noms fictifs) qui nous partagent leur expérience sur le chemin de la parentalité. Ensemble, ils nous racontent comment est né leur désir d’avoir des enfants et les obstacles qu’ils ont dû surmonter pour y arriver.

Fertikozé : Comment est venu votre désir d'avoir des enfants ?

Amandine : Je m'en souviens très bien. C'était quand on est venus en Guadeloupe, j'avais 33 ans et j’ai commencé à voir des femmes enceintes partout. À ce moment-là, je me suis dit que ce serait bien de fonder une famille avec Kwamé, même si on n'était pas encore mariés. Je pense que ce désir a commencé avant notre mariage, mais c'est devenu plus clair quand on a commencé à préparer notre vie de famille. C'était un peu flou, mais un jour, ma belle-sœur a annoncé qu'elle était enceinte et je n’ai pas pu m’empêcher de pleurer. C’est là que j’ai vraiment compris que je voulais avoir un enfant.

Kwamé : Pour ma part, je ne me souviens pas exactement d'un moment précis où j’ai eu ce désir. C’était quelque chose qui s'est construit avec le temps et l’évolution de notre relation. Mais je me rappelle qu’on ne se posait pas trop de questions à ce sujet au début.

Fertikozé : Est-ce que cela a pris du temps ? Pouvez-vous expliquer vos difficultés ?

Amandine : Oui, ça a pris du temps. Après ce fameux jour où j’ai pleuré, nous avons décidé de prendre les choses en main et nous avons commencé à consulter des médecins. J'avais déjà fait quelques examens à Bordeaux pour m'assurer que tout allait bien, mais ce n’était pas une grande préoccupation à l’époque. C’est après notre décision claire de vouloir un enfant que nous avons vraiment commencé à nous pencher sur le sujet. Cela a pris environ un an, un an et demi après cette décision.

Kwamé : Oui, je me souviens avoir fait un test pour vérifier mes spermatozoïdes dans un centre spécialisé à Bordeaux. Les résultats n'étaient pas très encourageants, ce qui a rallongé le processus. Même si nous n'avions pas encore vu un spécialiste pour analyser en profondeur les résultats, cela a ajouté un peu de complexité.

Fertikozé : Vous sentez-vous soutenus dans ce parcours ?

Amandine : Pas vraiment, non. En métropole, je me rappelle avoir vu une gynécologue à qui j'ai parlé de mon désir de grossesse. Sa réponse m'avait laissée perplexe : elle m’a demandé pourquoi je n’avais jamais pris la pilule. Ça n’avait aucun sens pour moi, je venais justement pour parler d’avoir un enfant ! Ensuite, quand nous sommes arrivés en Guadeloupe, j’ai vu un autre gynécologue, qui m’a prescrit des gélules. Je ne me souviens plus du nom, mais ça devait aider à la conception. En dehors de ça, je n'ai pas ressenti beaucoup de soutien médical.

Kwamé : Pour ma part, le soutien était plutôt limité. Je me sentais un peu isolé dans ce processus. Peut-être que c’était un peu un sujet tabou. Mais on n’a pas été trop embêtés par les gens. En tout cas, quand les enfants sont arrivés, nous étions heureux et tout ça est devenu secondaire.

Fertikozé : Est-ce que c'est un sujet tabou dans votre entourage familial ou social ?

Amandine : Un peu, oui. Comme dit la chanson de Stromae, « la vie, c’est faire des enfants », donc quand on n’en a pas, on se pose des questions. J’ai souvent regardé mes amis et collègues avec leurs enfants et ça me faisait réfléchir. Cependant, dans ma famille, ce n'était pas un tabou. Nos parents antillais parlent de ce genre de choses sans problème. Parfois, les grands-parents demandent même ouvertement des petits-enfants. Pour moi, il n’y avait pas de gêne à en parler avec eux.

Kwamé : Socialement, je n’ai pas souffert de ce manque d’enfant. J’étais plutôt serein, car je savais que cela dépendait de la volonté de Dieu. Je n’avais pas de pression par rapport à ça. Avec mes collègues en métropole, c’était un peu différent. Beaucoup de femmes ne voulaient pas d’enfants, donc parfois j'encourageais celles qui hésitaient à y réfléchir.

Ce dialogue avec Amandine et Kwamé révèle que, malgré les obstacles, leur parcours vers la parentalité a été guidé par la patience et la confiance. Malgré quelques moments de doute et un soutien parfois limité, ils ont réussi à traverser cette épreuve ensemble.

Entretien avec Amandine et Kwamé : Un Chemin Vers la Parentalité